mardi 11 mai 2010

33 - Le sceptique héautontimorouménos


Le sceptique, quand son scepticisme s'attache à disséquer impitoyablement le monde qui l'entoure, peut se sentir lucide, se sentir puissant - car il sait, ou croit savoir, que son regard intransigeant ne se contente pas du baume de la certitude, qu'il est prêt à affronter ce qu'il y a d'équivoque dans la réalité ; mais que ce scepticisme se retourne contre lui-même... et le doute devient abyssal - car alors le sceptique entrevoit avec effarement ce qu'il y a en lui de partial, de multiple, de changeant, de confus ; il se perçoit comme chaos, comme citadelle en état de siège perpétuel - le scalpel du scepticisme retourné contre soi est un crime contre la plus nécessaire des illusions.


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