jeudi 13 mai 2010

34 - La grande affirmation.


Il est indispensable d'apprendre à aimer la réalité non pas malgré mais avec ce qu'elle comporte d'équivoque, d'opaque, de douloureux, de cruel, de dérisoire, et d'insoutenable - l'aimer comme on aime les personnes qui comptent le plus. Nous ne choisissons pas le réel dont nous sommes une partie, nous ne pouvons choisir que la façon dont nous l'interprétons, dont nous prenons position face à lui - pour l'aimer ou pour le fuit, pour l'affirmer ou le nier. Je m'applique à repousser avec horreur le pessimisme, les "à quoi bon ?" qui poussent toujours - quoi que l'on fasse - au milieu même de la belle humeur la plus affirmée, comme des mauvaises herbes dans un jardin soigné - la belle humeur n'est pas un état, on ne la conquiert pas une fois pour toute : elle est l'objet d'une quête constante, infinie, pour laquelle il faut se battre, sans relâche et sans répit, avec une rigueur et une attention constante. Le découragement, la neurasthénie, l'impression d'universelle vanité de toute chose, sont autant de symptôme de la vie, de l'énergie créatrice retournant leurs armes contre elles-mêmes. Si tout n'est qu'une question d'interprétation, de posture adoptée face aux choses, alors cultivons les interprétations favorables, les postures joyeuses et légères, fussent-elles bouffonnes ; ce qui compte par-dessus tout, c'est la volonté d'aller toujours de l'avant, toujours plus loin, d'être créateur, toujours en mouvement, d'augmenter sa puissance d'exister... Il existe pour cela mille petits exercices très simples (pour commencer) : apprendre à être reconnaissant et à exprimer sa reconnaissance, à être généreux, à dépenser ses forces sans compter, avec abondance, à mettre en avant les éléments positifs, enthousiasmants de notre existence, ne considérer qu'avec les plus grands soupçons les négations qui ne sont pas le prétexte d'une affirmation plus grande.


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